Antoine d’Agata – LIKE la revue #02
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AU SOMMAIRE Antoine d’Agata
Le 11 avril 2020, Antoine d’Agata postait sur son compte Instagram une photo intitulée sobrement 114 COVID-19. Une photo d’un homme s’engageant sur un escalator. Pourtant, elle attire immédiatement l’attention. À l’évidence, le procédé technique repose sur les températures et propose au lecteur une vision fantomatique en résonance avec la période.Le photographe de l’agence Magnum publiera 39 images en tout. Des photos de rues, mais aussi des images où l’on devine qu’il est aux côtés du personnel soignant, en première ligne. – Au début, il y a eu la montgolfière Yann Arthus-Bertrand – Comment ça va l’édition? Christian Caujolle – Éditeur à façon André Frère – Imprimer en France? Clémentine de la Féronnière et Renaud Caillat – 3 jours avec Bernard Plossu – Le livre comme une œuvre d’art Thomas Sauvin – En lieu et place de Xavier Barral Porter haut le flambeau – Dites 36000 Simon Baker, directeur de la MEP.
Antoine d’Agata
Antoine d’Agata postait le 11 avril 2020, sur son compte Instagram une photo intitulée sobrement 114 COVID-19
Une photo qui peut sembler banale, celle d’un homme s’engageant sur un escalator. Pourtant, elle attire immédiatement l’attention. La photo dessine simplement une silhouette orangée. À l’évidence, le procédé technique choisi par Antoine d’Agata repose sur les températures et propose au lecteur une vision fantomatique en résonance avec la période. Virus/Survie.
Pendant les deux mois et demi que va durer le confinement, Antoine d’Agata va travailler de façon acharnée jusqu’à l’épuisement. Le photographe de l’agence Magnum publiera 39 images en tout. Des photos de rues, mais aussi des images où l’on devine qu’il est aux côtés du personnel soignant, en première ligne.
Comment ça va l’édition par Christian Caujolle
S’il est un passionné de la photo et des livres du même nom, c’est bien Christian Caujolle. Depuis de nombreuses années, il distribue articles et chroniques sur le sujet. Toujours pertinent, généreux comme personne, ami des photographes célèbres et disponible pour ceux qui débutent, il a créé en 1986 l’agence VU’ après avoir dirigé le service photo de Libération. Pour LIKE, il revient sur l’histoire de l’édition photographique. Mêlant souvenirs personnels et analyse fine, Christian nous donne une vision qui, malgré les aléas économiques, se veut optimiste. Parce que rien ne peut se substituer au bonheur de tenir un livre entre ses mains.
André Frère Éditeur à façon
Chaque sortie d’un livre édité par André Frère produit à coup sûr l’étonnement. Tant par le choix des photographes édités que par la mise en forme et la délicatesse des modes de fabrication qui font de chaque ouvrage un objet. Rien d’étonnant, André a mis au service de sa maison d’édition toute son expérience acquise quand il animait une agence de communication culturelle. Il sait mieux que personne que les lecteurs cherchent le livre d’exception, celui qu’ils garderont toute une vie. Portrait de ce moine-soldat qui vit dans un endroit impossible à trouver, repaire de sa création.
Yann Arthus-Bertrand Au début, il y a eu la montgolfière
On ne présente plus Yann Arthus-Bertrand. Champion du monde toutes catégories du livre photo le plus vendu au monde avec La terre vue du ciel qui s’est écoulé à plus de 2 millions d’exemplaires. Nous sommes allés le voir à Boulogne-Billancourt, siège social de sa fondation. Avant de parler écologie et destruction de la planète nous avons fait un tour par le passé. À la fin des années 70, où au Kenya avec femmes et enfants il étudiait les lions. Pour faire bouillir la marmite il était aussi pilote de montgolfière. Clap de début!
Clémentine de la Féronnière et Renaud Caillat,
80% des éditeurs de livres photo vont à l’étranger pour imprimer leurs ouvrages. L’Italie, l’Espagne, la Tchéquie et maintenant la Turquie offrent des prix toujours plus bas. La concurrence est féroce et les règles du jeu souvent floues. Pourtant, certains reviennent au pays. C’est le cas de Clémentine de la Féronnière qui fait de la qualité son mantra. Une belle impression, c’est bien, mais un livre, c’est une chaîne de fabrication complexe souvent sous-traitée. Et là, les problèmes commencent. L’imprimerie Deux-Ponts à Grenoble propose une offre complète sur le même site. Une assurance qualité qui fait la différence. Nous sommes allés voir.
3 jours avec Bernard Plossu
L’été, pour débusquer le photographe le plus prolifique de France, il faut affronter des autoroutes cuites par le soleil, braver les embouteillages mi-plage mi-boxon autour de la métropole marseillaise, affronter des colonies de ronds-points à la sortie des Calanques et pister l’animal jusque chez lui, à La Ciotat. Au mitan du mois d’août, la chaleur ici est fracassante. Une fois le GPS éteint, à flanc d’une colline sagement à l’écart du front de mer, nous voici face à un petit portail surmonté d’une inscription en fer forgée, «Mon Kif». À travers, on découvre une grosse bâtisse ocre trônant au milieu d’un jardin sec, inondé de lumière plus que de la moindre goutte d’eau. Un corbillard sort du portail voisin. On ravale la salive en espérant surtout ne pas s’être trompé de maison! Déjà Plossu surgit, avec un large sourire rafraîchissant et le regard hilare face à notre mine déconfite. «Mes voisins sont croque-morts. Sympas d’ailleurs, j’ai fait les photos de leur mariage…» Et c’est parti! Avec Bernard Plossu, sacrée nature, aucune glace à rompre, le temps d’engloutir un litre d’eau fraîche et une belle assiette tomates-fromage-huile d’olive que la conversation nous a déjà transportés loin. Les grillons étant déjà en place, on a juste le temps d’enclencher l’enregistreur sonore. Moteur!
Le livre comme une œuvre d’art Thomas Sauvin
À la mort du Grand Timonier, la Chine s’ouvre aux délices de la consommation de masse. Le milliard d’individus d’alors va allègrement franchir le pas. Appareils électroménagers, voitures, télévisions et, bien sûr, appareils photos pénètrent peu à peu les foyers. Les photos-souvenirs vont se compter par centaines de millions. À l’arrivée de la photo numérique, ce trésor va prendre le chemin des poubelles ou des ateliers de recyclage. Il fallait avoir un esprit fort curieux et créatif comme celui de Thomas Sauvin pour s’intéresser à ce matériau et en comprendre tout le potentiel. Habitant alors à Pékin, il a glané des centaines de milliers d’images qui vont constituer un fond exceptionnel, Beijing Silvermine».
En lieu et place de Xavier Barral Porter haut le flambeau
Le 16 février 2019 disparaissait brutalement Xavier Barral à 63 ans. Éditeur visionnaire, passionné de photos, d’astronomie, de voile, d’ornithologie aussi, il avait créé avec son épouse sa maison d’édition en 2002. Animé par la passion, travailleur acharné, il confectionnait ses livres comme un créateur de mode. À chaque ouvrage son identité, sa maquette, son mode de fabrication. L’émotion fut énorme. L’équipe dans un premier temps désemparée, après une pause, vient de reprendre le flambeau.